remarquer que l’on est conscient et que les pensées n’ont pas de réalité en soi, sans différence entre les pensées qui vont et viennent et l’esprit qui pense. Reposer simplement dans l’expérience de l’esprit dans l’abandon de toute attente, juste reconnaitre les qualités qu’il a déjà. L’esprit est comme un projecteur de cinéma sur une sorte d’écran cognitif, les perceptions comme de simples évènements fugaces et occasionnels. La réalité relative est la somme des expériences provenant de l’idée erronée que tout ce que l’on perçoit est réel et existe en soi. L’on finit par renoncer aux idées de ce que les choses devraient être en reconnaissant que tout ce que nous projetons, tout ce que nous prenons pour autre, n’est qu’une manifestation spontanée de notre esprit, la source de ce que nous vivons. Nous pouvons transformer nos constructions mentales conditionnées par nos expériences passées et nos attentes présentes, ce que les psys appellent une restructuration cognitive.
Comment reposer l’esprit ? Tout ce qui s’y passe ou ne se passe pas fait simplement partie de l’expérience qui consiste à laisser reposer son esprit, c’est la méditation, c’est l’expérience de l’esprit naturel. Ce qui fait la différence entre la méditation et le processus ordinaire, quotidien des pensées, sentiments, sensations, est la présence ou non de la conscience simple et nue, sans donner suite aux pensées ni être distrait par des sentiments et des sensations. La seule chose à faire est de détendre l’esprit dans son espace naturel, vacuité, ou simplement voir les pensées, sentiments, sensations surgir, demeurer puis s’évanouir, et reconnaitre que ces choses se passent dans notre esprit à cet instant même. Nous allons finir par éprouver une sensation extraordinaire de détente et d’espace dans notre esprit, un arrière plan naturellement non troublé sur lequel nos pensées vont et viennent. Ce qui ouvre de nouvelles voies de communication entre nos neurones pour mieux tolérer la cascade de pensées qui traversent notre esprit à tout instant. Toutes les pratiques de méditation permettent d’apaiser le sentiment de ne plus « être aux commandes » et de se rendre compte que les sentiments ne sont pas des faits solides. La voie du bonheur revient à choisir entre l’inconfort de prendre conscience des afflictions mentales et l’inconfort d’être gouverné par elles. Yongey Mingyour Rinpotché « Bonheur de la méditation"