"Toute chose existe selon 2 modes : l’apparent et le mode d’existence réelle. L’existence des apparences et leur vacuité ont en essence une saveur unique."
Nos sens et nos représentations mentales nous font croire en la solidité du monde manifesté ce que dément très vite entre autres la physique quantique : de l'énergie et du vide et un lieur d'après le très récent accélérateur de vitesse. Ainsi la pensée philosophique indienne a mis l’accent sur l’idée qu’il fallait s’ouvrir à des perceptions spirituelles qui relèguent l’activité discursive à l’état de connaissance indirecte. Mais l’on peut aussi se référer à nos philosophes occidentaux contemporains comme Roger Pol Droit "Expériences de philosophie quotidienne", Michel Hulin" la mystique sauvage", André Comte Sponville "présentations de la philosophie", Marcel Conche"vivre et philosopher", Michel Onfray "la puissance d'exister" et Pierre Hadot "exercices spirituels et philosophie antique": voir articles sur ce blog. Selon les traditions tibétaines plusieurs points de vue : l’école des particularistes, Vaibhashika, considère que les particules matérielles indivisibles et les moments atomiques de conscience constituent la réalité ultime des apparences, vision proche des physiciens réalistes jusqu’à ce début de siècle. Le 2ème point de vue est celle de l’école Sautrantika qui émet une réserve sur la réalité de l’objet telle que notre conscience le perçoit, ce qui ne peut être qu’une image représentée ou mentale. Ce qui nous amène au 3ème point de vue celui de l’école Cittamatra, les apparences que nous percevons procèdent de l’esprit, purement conceptuel, et n’existent qu’à la manière des illusions oniriques ou magiques, œuvrant tel un spectateur convaincu de la réalité du spectacle qui se déroule sous ses yeux. En réponse aux différents points de vue et discussions, les tenants de la voie du milieu ou conséquencialistes, donnent une réalité ultime qui transcende les limites conceptuelles et toutes les fabrications mentales. Pour libérer l’esprit de la saisie d’un sujet et d’un objet et de toutes ses imprégnations mentales, rendre possible l’expérience à laquelle rien ne manque, présence pure et nue à ce qui est « simplement ainsi ». Voir « Le grand livre du bouddhisme » Alain Grosrey et autres ouvrages cités sur ce blog.