Nous sommes ainsi persuadés qu’il nous reste beaucoup de temps à vivre. Cette croyance erronée est un danger majeur. Ces atermoiements gâchent nos vies, en particulier lorsqu’elles sont soumises à l’attrait excessif des loisirs et des activités professionnelles. Méditer sur l’impermanence est un bon antidote pour lutter contre cette tendance. D’abord en réfléchissant sur la mort qui peut intervenir à tout moment, puis sur la singularité de la nature passagère de la vie. La haine et le désir se manifestent à cause de notre attachement au flot des évènements de la vie. Un sentiment d’immortalité nous habite. Cette attitude nous pousse à nous intéresser à des choses superficielles : les biens matériels, les amitiés et les situations provisoires. Voilà une autre caractéristique du cycle de l’existence, disperser à terme ce qui a été rassemblé : parents, frères, sœurs et amis. Peu importe la force de leur amour, les amis peuvent être désunis. Parents et enfants, frères et sœurs, maris et épouses, et les meilleurs amis : peu importe ce qu’ils sont, ils seront finalement dispersés. La perte concerne aussi la richesse et les ressources que nous avons accumulées. La brièveté de la vie nous obligera à l’abandon de nos richesses. Perpétuer l’idée de la fugacité de la vie aide à mieux gérer le temps qui passe et à se consacrer à ce qui est utile. L’engagement dans la pratique spirituelle s’impose avec la perspective de la proximité de la mort. Il bonifie l’esprit pour ne pas gaspiller son existence en vaines distractions : boire et manger, discourir sans fin sur la guerre, les histoires d’amour et les ragots. Il est insensé d’être belliqueux les uns envers les autres qd on comprend ce que nous partageons comme un groupe de prisonniers condamnés, quel sens y a-t-il à se quereller durant les derniers jours de son existence ?Se voir tel qu’on est SS Dalaï Lama