Gérôme Truc et R Enthoven
Tous nos actes entrainent irrémédiablement des conséquences qu’ordinairement nous ne mesurons absolument pas, cela pose le problème de la responsabilité car l’acteur est l’origine de son acte. Se pose en même temps que la responsabilité la question de la culpabilité, le droit occidental les a confondues.
Max Weber distingue l’éthique de conviction de celle de la responsabilité. Pour limiter la culpabilité, on peut justement augmenter l’écart entre responsabilité et culpabilité. Dans le célèbre procès nazie, Eichman ne se sent pas coupable ayant fait son devoir de fonctionnaire, et n’ayant pas participé directement à l’élimination physique. D’où la banalité du mal, la déshumanisation, lorsqu’on s’éloigne d’un absolu du mal. Même des actes de torture peuvent être conditionnés en les déshumanisant dans le devoir du soldat.
Selon Hannah Arendt la bonne conscience n’existe pas en l’absence d’une mauvaise. Nous ne sommes pas le seul maître de nos actes si on ne mesure pas nos conséquences. Avec les meilleures intentions du monde on peut conduire à des désastres.
E kant acquitte l’homme de la conséquence de ses actes pour autant qu’il considère l’autre non comme un moyen mais comme une fin. En ce qui concerne l’acte politique, c’est sortir de toute considération morale, la politique c’est faire avec la violence.
Max Weber parle de la lucidité de l’homme politique qui doit faire avec ses principes et ses responsabilités, c’est de l’ordre du compromis qui ne veut pas forcément dire compromission : photo de Raffarin, levant le verre avec celui qu’on surnomme le « boucher de Lhassa ».. . Un soldat comme le maréchal Pétain, préparé au devoir de conviction, peut il avoir de la lucidité justement et être responsable. Pour Machiavel, il faut faire avec l’ambivalence, la politique est l’essence machiavélique, mais en continuant à se maintenir responsable, la liberté repose sur une conduite responsable comme a pu l’être le résistant..
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