Ce qui différencie l’angoisse de la peur c’est qu’elle n’a pas d’objet, d’ailleurs peur se dit « angst » en allemand, mais on peut passer de l’un à l’autre terme, nous sommes angoissés par rien, ce rien en lui-même est l’objet de l’angoisse, rien ou tout. Martin Heidegger dans « Etre et temps » parle d’une expérience douloureuse, l’angoisse a rapport avec la mort, de l’être au monde face à sa condition humaine : « face à son être jeté » « d’inquiétante étrangeté du monde ». Kierkegaard donne le concept à l’angoisse liée au vertige de la liberté, elle est existentielle avant d’être pathologique dans le tableau du « cri », corps défiguré, alors que l’environnement est calme, en impuissance devant tous les possibles, craint on la vérité d’un monde qu’on se dissimule ?
Pour R Kalvar, l’angoisse est objectivable dans l’exemple d’une femme se regardant dans un miroir face aux marques du temps, confrontée à sa propre mortalité. Elle doit être acceptée comme on doit accepter notre propre mortalité au lieu de s’épuiser à la fuir : gouter à la joie d’exister sur fond d’angoisse.
Elle n’est pas culpabilité non plus face à la transgression dans « les confessions » de St Augustin dans « j’ex-iste, je sors de moi-même », « le néant qui habite mon être est ce qui fonde même ma liberté » existentialisme face à tout déterminisme, Sartre.