De là viennent toutes nos peurs, nos aversions, attentes. Si l’on ne devait accepter que le manifesté, ce qui est manifeste, alors on devrait accepter beaucoup de contradictions. C’est l’ignorance qui est à la racine de l’existence telle qu’elle nous apparait, il est important de faire intervenir notre compréhension avec comme priorité le bon cœur. Tout ce que nous avons de bien, nos gratifications proviennent des autres êtres, le travail que l’on doit faire sur soi même, tous nos accomplissements, même l’éveil, ne pourraient se réaliser sans leur présence. S’occuper des autres c’est s’occuper de soi même pour avoir une attitude mentale vaste qui devienne naturelle, notre travail même le business peut se faire de façon bénéfique. L’ennemi c’est l’autochérissement, la préoccupation de soi qui ne peut qu’être idiote à en juger à ce que cela nous a rapporté jusqu’à présent, que des problèmes, difficultés, désespoirs, cela ne peut être que de la nature de la déception. La destruction de l’autochérissem
ent se fait par la transformation de l’esprit, par la compréhension des souffrances samsariques, la précieuse existence humaine, l’impermanence, l’interdépendance des phénomènes. On peut se libérer à partir de la compréhension de la production dépendante, tous les phénomènes ne sont que des conventions, des imputations, ils ne sont pas indépendants et n’ont pas une existence inhérente, solidifiée, tel que nous le percevons grossièrement. Il ne peut y avoir aucune base pour l’autochérissement, c’est quelque chose d’erroné, l’esprit et la conscience qui l’appréhende sont vides, ce qui détruit tous les objets conçus. Le « je » apparait labellisé par l’esprit, d’après nos agrégats, forme, sensations, mental, volitions ou automatismes, conscience, les différents modes d’existence de la personne. C’est la façon dont l’ignorance nous fait percevoir les choses car l’on devrait pouvoir marcher sur nos perturbations au lieu d’en être l’esclave. Les phénomènes surviennent en dépendance de causes et de conditions, subissant forcément une naissance, transformation, destruction. Les apparences viennent de la production infaillible et dépendent des mérites de chacun des êtres comme autant de facteurs différents rentrant en contact les uns les autres par la causalité inaltérable. Comprendre comment l’ignorance perçoit les choses dans les aspects grossiers et plus subtils de la production dépendante, dans un mode d’existence relatif et final, l’un ne peut exister sans l’autre. La méditation avec la bénédiction du maitre, les déités n’existant pas en dehors de lui, nous permet de sortir des apparences ordinaires pour une pratique sans efforts. Avec la permission de méditer dans la sphère de la pureté pour purifier les phénomènes composés, les 5 constituants, transformer les obscurcissements en les 5 sagesses exaltées. Avec la connaissance et l’amour exaltés, tout est appréhendé de façon claire, la compassion devient spontanée lorsqu’on ne supporte plus les souffrances mais sans les avoir identifiées, reconnues, elles ne peuvent être abandonnées. La bodhicita est un esprit relâché pour s’engager dans des activités vertueuses, ne plus subir l’influence d’un esprit erroné et ne plus se noyer dans la souffrance, les attentes et les peurs générées. Nous avons besoin de foi basée sur la compréhension ou confiance avec un effort enthousiaste pour poursuivre sur la voie, la concentration, calme mental et vue pénétrante, pour tenir son esprit et dans un dégout de l’existence samsarique ou renoncement pour fermer la porte aux existences inférieures dans un nettoyage des différents niveaux de nos négativités.