Parce « l’embrasseur d’éveil du pays des glaciers » voir article : Mais au fait, qui est Milarepa ? , est l’exemple vivant de notre capacité de transformation et ce malgré les mauvaises conditions d’un début de vie et surtout malgré les fautes graves accumulées, voir article : « Milarépa : La Voie du Bonheur » . Ce qui ne permet plus de penser que cette transformation ne s’adresse qu’à certains êtres privilégiés ou autres déjà initiés. Sa plus grande force a été de vite comprendre qu’il n’avait pas le choix, notre lot à tous, et qu’il devait mettre toutes ses capacités à son salut.Après avoir causé des désastres, il échappe à la vindicte vengeresse de sa mère de son enfance volée et réduite à l’esclavage pour aller chercher un thérapeute approprié et maitre éveillé qui va pouvoir comprendre ce qu’il a vécu et ce dont il a besoin pour purifier l’imprégnation de son esprit et modes de pensées habituels. La rédemption est certes douloureuse mais se révèle nécessaire à la libération de l’esprit, lui permettre de sortir de tous ses emprisonnements et conditionnements, notre lot à tous aussi. Précédent : Explication de Milarepa, le Yogi en cette nouvelle lune
La patience est ce qui permet d'éviter la colère et l'aversion, principaux poisons de l'esprit, pour soi même et pour les conséquences que cela entraine sur autrui. Elle est la 3ème des paramitas ou perfections qui sont la Générosité, l'Ethique, l'Enthousiasme, la Concentration et la Sagesse, pratique des boddhisatvas qui les conduisent à leur parachèvement dans le but d'atteindre l'éveil. La patience est de 3 sortes, celle de ne pas rendre le mal, d'accepter la souffrance et d'endurer les difficultés, ce qui est plutôt vu dans notre société comme un aveu de faiblesse ou de résignation. La Patience est un facteur mental dont la fonction est que l'esprit ne soit pas perturbé par toutes les agressions, considérer ainsi qu'un médecin, la personne qui vous agresse comme malade sous l'emprise de sa maladie ou perturbations. Voir les obstacles comme autant d'opportunités de développer la patience,et de purifier ses empreintes négatives qui ne réapparaitront plus. Méditer sur les bienfaits de sa pratique, sur les tenants et les aboutissants et avec la Concentration, développer la paix de l'esprit, pour qu'il ne soit lui même plus dominé par les facteurs mentaux négatifs. Emission avec Gueshé Lobsang Yeshé : icilink.
Lire " La Guirlande des êtres fortunés" Dakpo Rimpoché, "Textes tibétains inédits" Alexandra David Néel, "Esprit lumineux" Peter Fenner.
Protection maternelle par excellence en similitude avec la viergeMarie, elle protège de toutes les peurs et obstacles, en lutte contre les mauvais esprits ou démons, symboles de notre propre esprit. Avant d’être une déité tantrique de méditation pour la transformation de notre esprit dans la pure nature d’éveil, elle a été une disciple d’un Bouddha et a souhaité atteindre l’éveil dans un corps féminin.C’est une médiatrice pour accompagner le fidèle à surmonter les obstacles du quotidien,représentée sous 21 aspects dont la plus pratiquée est Tara verte, vert associé au vent dans sa rapidité à nous venir en aide. Son aspect ultime est la sagesse transcendante et temporaire une boddhisattva de compassion, émanation de Tchenrezi, elle vit dans une terre pure : l’harmonieux arrangement de turquoise, terres pures qui sont autant d’états d’esprit de félicité. Pour en parler Eric Vinson, chercheur, élevé dans les 2 traditions spirituelles : ici.
La pratiquer, ¼ lunaire, c’est aussi pouvoir énoncer clairement nos obstacles et d’obstacles en obstacles nous atteignons de plus en plus clairement la nature de notre esprit et les voiles obscurcissants.
Ajahn Sundura de la tradition des moines de la forêt témoigne de sa propre discipline qu’elle a connue déjà au sein de la danse puis dansdiverses recherches, retraites avant de rencontrer Ajahn Sumano, esprit simple, clair et empreint d’humour. Elle a pu expérimenter avec la méditation la possibilité de connaitre son propre mental de manière directe, l’observation de la souffrance pour prendre conscience de l’impermanence, et le lâcher prise pour gagner en liberté sans fin de son esprit. L’ignorance humaine n’est pas incurable en suivant les prescriptions du bouddha, physicien du mental, se libérer des 3 poisons du mental, la haine et la convoitise, pour s’ouvrir à la bienveillance, à une compassion naturelle en soi-même. Les préceptes sont comme des flèches pour retrouver une paix inconditionnée et vivre avec sagesse, même si la discipline est vécue avec difficulté au départ, en lutte avec l’agitation, les maras de l’esprit. Le résultat de l’attention vigilante, des moyens d’existence juste, de la patience, qualité la plus ultime, nous ouvre à une réponse devenue naturelle, sans l’intervention de la pensée, quand toutes les peurs sont lâchées c’est la liberté par excellence venant du cœur sans dualisme de celui qui doit se discipliner. Revoir l'émission : ici .
Une posture, zazen, d'une réalisation de la sagesse par le corps :ouvrir les pensées dans un esprit vaste par l'équanimité, aimant en prenant soin des autres et joyeux pour aider autrui, revenir à son assise pour ne plus séparer les moyens et les buts dans l'ici et maintenant. Sortir du jugement et des préférences personnelles, des stimulations extérieures dans toujours le but d'obtenir, pour prendre conscience de nos vrais besoins et non désirs et renouer avec son être intérieur, avec soi même. Précédente émission avec le moine Kumura de la tradition soto.
Il existe 84 000 types d’enseignements, et pour tenir compte du mental de chaque type d’individu à convaincre, il y a différentes voies de salut. Mais la destination finale n’est qu’une. La base unique en est l’ultime et authentique réalité. On ne se libère pas qu’avec une connaissance théorique du mode d’existence des choses, il faut en chemin, prouver son expérience pratique.
Bien qu’il y ait un nombre inconcevable de façons de parcourir la voie, c’est la fusion de la vacuité et de la compassion qui en reste l’essence. En résumé, il s’agit bien de l’union de la sagesse et des moyens habiles.
Réfléchir
Aux actes vertueux ou mauvais,
Se souvenir humblement
Que même l’action la plus infime parvient un jour à maturité.
Si vous ne renversez pas la passion au-dedans,
Si vous ne jugez pas fautifs les objets du désir,
Si vous ne rendez pas les bienfaits accordés,
Vous n’échapperez pas aux geôles de l’existence.
Aussi, avec la force de l’amour,
Je vous prie de vous efforcer à la conscience éveillée.
C’est la voie des fous du Dharma, de ceux qui veulent la vivre de la façon la plus authentique et parfois la plus excessive vu de l’extérieur. C’est vouloir parcourir la voie danssa totalité dans des pratiques ne paraissant nonconformes et à l’encontre de tout dogme. On parlede soleil noir car ne pouvant être exemplaire dans un point defuite de la tradition zen. Avec des figures comme Eka au 6ème siècle, 2nd patriarche, dans la pratique del’obscurcissement des traces après avoir enseigné, se met dans l’exploration de tous les champs du possible.Ikkyu dans la traditionRinzaï, « nuage fou », qui a eu une carrière de moine désl’âge de 6 ans et a voulu faire éclater ce carcan et fait tout à l’envers ens’exprimant par la poésie.Ryokan, « le grand idiot », n’est pas anticonformiste mais ne rentre pas dans les attentes de sa tradition, vie en ermite et cultive l’humilité dans une transparence la plus totale, s’exprime par la poésie dans un grand savoir faire. To Sui, personnage historique qui n’a rien laissé et a fait de la disparition une ascèse, reste une biographie, il a disparu après avoir mené une retraite à 120 moines.Ils ont voulu vivre au-delà de leurs propres représentations, explorer, aller au bout d’eux-mêmes sans transgression ni subversion, dans un travail sur l’invisibilité, parcours qui les a amené à s’écarter de l’institution.
Dagpo Rimpoché 1er lama tibétain à venir enoccident, prochede SS Dalaï Lama, revoir : ici. Parce que face aux difficultésde la vie à ses souffrances inhérentes on a besoin d’un médecin, d’une prescription et d’infirmiers. Autrementdit d’une protection qu’elle soit temporaire ou définitive, par rapport à toutes nos peurs et notre crainte faceà la mort. Le 1er joyau est celui du Bouddha, celui qui a parachevétoutes les qualités et s’est mishors d’atteinte de toutes craintes, il va alors protéger tous les êtres dans une mise en application des enseignements ou Dharma, 2ème joyau, le 3ème joyau est le modèle que peuvent représenter ceux qui sont sur la voie et ont déjà des réalisations. L’esprit pour la prise de refuge doit être approprié dans ce souhait de chercher protection et libération des souffrances, de faire une confiance totale et de développer la compassion, les préceptes servent de mise en garde contre les mauvaises influences spirituelles et de développer le respect envers toutes les représentations, livres pour ce qui nous emmène à cette libération.
Dans la suite de l’article (cliquer): Platon, Kant, Schopenhauer et Freud inspirés par les traités védiques , dans la lignée de Platon, Kant, Pascal et lui-même repris par Nietzsche, Clément Rosset, toute une pensée occidentale dans un « monde comme volonté, monde comme représentation ». On a cru trop vite à une pensée pessimiste en reconnaissant le mal comme une réalité pleine et entière, la question du mal avait en qq sorte été refoulée par la philosophie occidentale dans un panthéisme, alors que pour Spinoza il n’est qu’une privation du bien ou cela par quoi le bien est possible, Leibniz.
Héritier de Locke, Kant, pour la conditionnalité d’un monde objectif qui ne peut qu’être une construction de l’intellect et de son produit la science. Pour aller au-delà d’une représentation sensible du monde, l’expérience peut permettre de surprendre ce qui se cache en deçà, par le corps comme volonté, objet privilégié de l’expérience, restant le seul phénomène qu’il nous soit donné de connaitre de l’intérieur même. Pour Schopenhauer, la volonté que je suis, en mouvement dans mon corps, constitue également l’essence du monde et parle d’un vouloir universel unique qui est partout à l’œuvre et c’est là la nouveauté : une pensée athée, car son essence affirmatrice se donne sans terme ni finalité assignable. Ce qui permet de comprendre l’irréductibilité universelle du mal par la manifestation du vouloir dans la destruction ou exploitation des autres, une volonté sous forme d’une pluralité condamnée à une lutte éternelle avec elle-même. Un organisme en lutte constante contre le besoin et les forces qui l’entourent, le plaisir n’étant que le soulagement de la douleur, et la souffrance plus que du manque correspondant au désir provient du caractère insensé d’un homme condamné à être victime et bourreau du monde, d’une volonté soumise au principe d’individuation et donc de la négation de la volonté d’autrui. « Schopenhauer pas à pas » avec Guillaume Moreno
Schopenhauer, s’il ne l’a pas expérimenté lui-même, pose les bases mêmes de la méditation, de la posture, du corps sur son esprit et du renoncement comme libération de la volonté et du désir en cultivant une éthique et perfection de qualités pour enrayer les passions.
Pour en parler Jean Pierre Faure chercheur et enseignant zen, notre vie entière est soutendue par le désir d’appropriation et donc la souffrance. Le désir étymologiquement est le fait de cesser de contempler d’où la notion du manque en se mettant alors dans la recherche de l’objet ou personne dans la sphère du Moi. Car le problème est qui s’approprie ? Un Moi lui-même illusoire, qui fait que l’on se met en déséquilibre car on ne peut jamais rien s’approprier. Nous avons 3 types de désir, des sensations, la recherche d’un paradis et du néant, nous ne pouvons qu’être continuellement dans l’insatisfaction. On ne peut échapper à la naissance, la vieillesse et la mort, le problème est notre ignorance racine quand nous n’expérimentons pas notre nature profonde, l’expérience de la plénitude, du contentement qui ne dépend de rien.Nous sommes au contraire soutendus par un désir qui ne vient que de lui-même, qui interfère dans cet aveuglement, entre nous et la réalité. Ce qui peut conduire à la violence, définition de Sartre, qui est le fait d’être prêt à tout pour l’assouvir, nous ne faisons en fait qu’attraper des représentations de la réalité. Alors que l’expérience mystique, silencieuse nous fait devenir un avec la réalité, plus de Moi pour saisir, plus de saisie. Echapper encore au Moi qui veut maitriser, saisir, il ne s’agit pas non plus de fuir le monde des formes mais au contraire de les habiter en profondeur, de les visiter au cœur même de leur essence pour s’éveiller à chaque instant. Laisser les choses apparaitre et disparaitre, faire face aux situations et aux autres tels qu’ils se présentent, les comprendre pour ce qu’ils sont et non fabriquer des idées ou projections sur. Revoir l'émission : ici revoir article : Comprendre l’impermanence, la non substance du Moi
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De Sarasvati, source d'inspiration, de savoir et de transformation...
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