28 septembre 2009
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De la découverte par les thérapeutes cognitifs de Jon Kabat-Zinn et de son concept naîtra la MBCT, ou « thérapie cognitive basée sur la pleine conscience », appliquée au traitement de la rechute dépressive. La MBCT ne diffère guère de la thérapie contre le stress de Jon Kabat-Zinn. Dans son déroulement, en tout cas. Les patients, dépressifs risquant la rechute ou désirant arrêter les antidépresseurs, sont réunis en groupe d’une vingtaine, deux heures par semaine pendant huit semaines. Ils doivent de plus s’engager à pratiquer individuellement chaque jour, pendant une heure, guidés par des enregistrements audio. Chacune des séances collectives a un but précis. La première, par exemple, permet d’identifier et de commencer à contrôler le « pilote automatique », ce fonctionnement autonome du mental qui, distrayant de la réalité du moment, conduit si facilement à la rumination. Au programme des séances suivantes : « gérer les obstacles » (notamment ceux qui donnent au débutant le sentiment qu’il ne « réussit » pas les exercices), « conscience de la respiration », « rester présent », « permettre/lâcher prise », « les pensées ne sont pas des faits », « comment prendre soin de moi au mieux », et « utiliser ce qui a été appris pour gérer les humeurs futures ».
Les exercices sont également, sans le dire et via Jon Kabat-Zinn, inspirés du yoga et du bouddhisme. En séances ou à domicile, les patients apprennent le « body scan » (ou balayage progressif, par la conscience, de toutes les parties du corps), le contrôle de la respiration, la marche consciente, l’attention lors d’activités routinières telles que laver la vaisselle, se laver les dents ou manger... « Le message principal est : soyez conscients, laissez aller, écrivent Zindell, Williams et Teasdale. Car ce sont les tentatives continuelles d’échapper ou d’éviter le malheur, ou d’atteindre le bonheur, qui font tourner les cycles négatifs. Le but du programme est la liberté, pas le bonheur. » Bref, au lieu de ruminer sur le pourquoi et le comment, on apprend à laisser défiler ses pensées, émotions et sensations, comme des nuages dans le ciel, avec une acceptation bienveillante. Et ça marche ! Menées sur plusieurs années, les études ont montré une diminution de moitié des rechutes. A une seule condition : le thérapeute doit devenir instructeur et pour cela, doit lui-même pratiquer. Pas forcément le bouddhisme, d’ailleurs : « J’ai ma propre pratique méditative, que je qualifierais de laïque car elle n’est liée à aucune métaphysique ou spiritualité », déclare Pierre Philippot, qui a introduit la MBCT en francophonie.
Extraits de "nouvelles clefs"
Les exercices sont également, sans le dire et via Jon Kabat-Zinn, inspirés du yoga et du bouddhisme. En séances ou à domicile, les patients apprennent le « body scan » (ou balayage progressif, par la conscience, de toutes les parties du corps), le contrôle de la respiration, la marche consciente, l’attention lors d’activités routinières telles que laver la vaisselle, se laver les dents ou manger... « Le message principal est : soyez conscients, laissez aller, écrivent Zindell, Williams et Teasdale. Car ce sont les tentatives continuelles d’échapper ou d’éviter le malheur, ou d’atteindre le bonheur, qui font tourner les cycles négatifs. Le but du programme est la liberté, pas le bonheur. » Bref, au lieu de ruminer sur le pourquoi et le comment, on apprend à laisser défiler ses pensées, émotions et sensations, comme des nuages dans le ciel, avec une acceptation bienveillante. Et ça marche ! Menées sur plusieurs années, les études ont montré une diminution de moitié des rechutes. A une seule condition : le thérapeute doit devenir instructeur et pour cela, doit lui-même pratiquer. Pas forcément le bouddhisme, d’ailleurs : « J’ai ma propre pratique méditative, que je qualifierais de laïque car elle n’est liée à aucune métaphysique ou spiritualité », déclare Pierre Philippot, qui a introduit la MBCT en francophonie.
Extraits de "nouvelles clefs"