« Exister ce n’est pas seulement ex-sister, se tenir hors, c’est aussi être dans le coup de sa vie, y faire travailler le dedans-dehors, faire du dedans-dehors un entre-deux dynamique, pouvoir aller et venir en passant cette frontière entre soi et soi-même, soi et le monde, soi et les autres. » La question de l’existence c’est d’avoir une existence intime vécue pour une part et pour une autre part étant ailleurs, du côté de l’autre comme dans le rapport homme-femme ou l’un se définit comme tel que par l’existence de l’autre, mais aussi d’un au-delà. L’existentialisme de Sartre, le fait que notre essence serait déterminée par nos choix, responsabilisation dans nos actes, oublierait-il que nous sommes pris dans des cycles de transmission, une histoire inscrite sur notre inconscient qui nous aurait en qq sorte au préalable déterminée. C’est pourquoi Daniel Sibony parle d’une dynamique d’entre-deux, nos trajets de vie se situant sans les opposer entre notre essence et existence dans une évolution dynamique. C’est un cycle ou le rapport à l’être, l’essence se réévalue dans l’existence qui l’a au préalable conditionné, le déterminisme n’annule donc pas le libre-arbitre, bien qu’investi par les enjeux inconscients. Exister ce n’est pas seulement être dans le symbolique, le langage avec des signifiants, défendu par Lacan, mais c’est la prise en compte de l’existence comme évènement, « accueil de la vie et de la mort qui rejoint l’affirmation fondamentale de l’existence, par delà le bien et le mal, la morale ou l’esthétique ». Chaque vie est passée par une mort pour s’ouvrir une autre existence, projeter par un jeu de l’être et tous les jeux qui vont avec, la fonction sujet, un battement de présence est de passage par des mouvements de l’être sur des sujets provisoires et transitoires. Le sujet c’est ce qui prend part au jeu de l’être où l’inconscient serait entre l’être et ce-qui-est.
Daniel Sibony auteur « d’entre-deux », « Les Trois Monothéismes »