« La plainte surfait toujours un peu les afflictions » et « la douleur est toujours moins forte que la plainte » Diderot et la Fontaine. Elle serait donc un artifice qui s’adresse à l’entourage, la plainte campe sur ses positions imprenables ou nul ne saurait la consoler. L’évènement 1er est nié car il demanderait à revoir le système habituel de fonctionnement, donc la plainte est dirigé vers l’extérieur, c’est la faute de l’autre : le destin, la société, l’hérédité, les géniteurs. « La plainte vient à porter plainte et à se répandre en accusations. » Elle crie à l’injustice, récrimine et promet la vengeance car « il y a dans toute plainte une dose subtile de vengeance. » Souffrance entretenue sur fond narcissique en nostalgie de l’enfance comme un refus de grandir ou du regret d’avoir grandi. « La plainte est là pour nous protéger de ce bonheur si proche qui nous emporterait vers les risques de la générosité, de l’invention gratuite ou de l’aventure amicale ou amoureuse. » Ainsi le « moi » chéri permet de se répandre en reproches et ressentiments, de demander aux autres ou aux évènements en fermeture de soi et persécution paranoïde. François Roustang s’interroge sur la relation thérapeutique, sur la participation hypnotique de chacun de l’un sur l’autre, après un retour au mythe de Narcisse et de la psyché.
Revoir article : Plaintes gémissements et autres manifestations…de colère