Face à notre propre violence, l’amour est une quête universelle, à la base de la compassion, nous dit SS Dalaï Lama, ce ne sont pas les religions mais l’amour maternel avec l’allaitement qui permet le développement de nos facultés. Nous avons tous ce potentiel en nous en commençant par la bienveillance, l’amitié, la compassion qui est de non seulement souhaiter le bonheur des autres mais le souhait qu’ils n’aient plus de souffrances. L’attitude harmonieuse est de se réjouir des qualités des autres et de rester serein et équanime dans une capacité d’aider. La violence est dans le « je », « vous », « moi », la principale méditation est alors de lâcher l’ego dans une spiritualité du détachement avec un amour toujours éclairé par la sagesse et le discernement.
Dans l’islam, la réalisation spirituelle est dans l’identification suprême où aimer est une grâce et une chance avec toute la responsabilité que cela implique. Pour le soufiste, l’amour humain est la transposition sur terre de celui divin, l’essence de la foi, avec la pratique des 5 piliers dont la prière. L’amour du guide est celui qui va ouvrir les vannes, car une méthodologie est nécessaire où il faut tenir compte de la finesse des rapports, de la psychologie de l’autre pour s’élever de l’amour profane
C’est toute cette problématique que soulève aussi le judaïsme, comment faire pour que le désir, car il s’agit bien de cela dans l’amour profane, s’installe dans le temps pour aboutir avec l’éthique au dépassement. C’est bien en passant par le couple, selon l’exemple du guide, que l’on peut accéder au savoir.
Pour les chrétiens orthodoxes, il s’agit d’aimer l’autre tel qu’il est et non tel que l’on voudrait qu’il soit. L’autre est aimé tout comme moi et c’est sur ce terrain de communion que l’on peut se rejoindre et s’accepter. L’amour est en quelque sorte une ascèse, touché par la loi de la grâce et le fruit d’un combat spirituel. Pour aimer il faut réussir à sortir de soi, l’amour triomphe de l’ego dans un chemin d’humilité. Certains chrétiens persécutés notamment en Irak doivent intégrer le pardon, qui n’est pas un signe de faiblesse mais de force spirituelle : le pardon pour incarner l’amour.
Pour conclure avec le protestant que le prochain à aimer peut être très lointain justement et très embêtant d’où le nécessaire travail sur soi. Il s’agit de construire l’amour dans la durée avec son aspect même douloureux, porté par les autres, par la communauté. Le salut des condamnés à mort que nous sommes, peut être offert par la grâce, tout ce qui nous sauve est une grâce, dont nous ne nous en rendons pas toujours compte. La foi est une expérience existentielle, une relation vivante pour avoir une vie qui peut donner du fruit. Et c’est parce que l’on est bénéficiaire de cet amour, qu’on peut aimer les autres : ce qu’on va donner, on ne va pas le prendre.Revoir : ici