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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 10:29
Jean Paul Ribes ex directeur adjoint de "l'express" et créateur de "rédaction Tibet-info.net" parle du journalisme en tant que bouddhiste.
Dans le Dharma, que l'on pourrait dire la voie, il y a un certain nombre de préceptes, sila, dont celui de l'éthique. C'est à dire s'abstenir de paroles mensongères, ne pas prononcer de paroles qui blessent, difficile quand on demande au journaliste de susciter la polémique, ne pas prononcer de paroles inutiles...Le noble silence est une vertu.
La 2ème partie des préconisations est aussi d'être avec les gens, dire ce qui se passe, les 1ers disciples du Bouddha étaient des journalistes "Ainsi ai je entendu...".
L'autre aspect est qu'il faut aider, soigner les autres, Nagarjourna, auteur Ier siècle après JC, sur les stances de la voie médiane: être horrifié par la souffrance des autres et renoncer aux joies de la méditation pour s'engager.
Nous subissons une crise financière par nos exactions, les médias autre danger de manipulation : la chaussure lancée à G Bush a fait le tour de la planète, alors qu'il n'y a pas eu une seule ligne sur les 300 intellectuels chinois qui ont signé une chartre...
Dans la parabole de l'éléphant décrit par des aveugles, chacun ne va donner qu'une partie perçue de la réalité : il n'y a pas d'objectivité.
 Plutôt que l'objectivité chercher la parole juste inspirée par la concentration, se rapporter à la sagesse pour trouver le comportement qu'il faudra. JP Ribes a eu cette impérieuse obligation concernant le Tibet de témoigner, le bouddhisme c'est comme 2 jambes, la sagesse, prana, et la compassion, karuna, pour comme l'enfant avoir c'est volonté d'apprendre à marcher, d'aller vers l'avant.

Revoir l'émission  : ici
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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 11:00


(Suite conférence) : deux grandes familles de technique de méditation...       Jean Pierre Schnetzler

La psychologie jungienne nous apporte des connaissances fort intéressantes par tout ce qu’elle a mis en évidence sur le rôle du symbolisme, rôle capital par un mode naturel et spontané, un mode premier, comme dit Mircéa Eliade, fonctionnement de notre mental. C’est le mode de fonctionnement nocturne de notre mental et notre façon de parler par images, et poétiquement, qui est, le premier langage de l’humanité. Celui-ci a l’avantage de véhiculer, en même temps, des informations intellectuelles et affectives. Il permet donc la circulation du sens et sa compréhension ; en même temps, il évoque des émotions et nous permet de faire circuler nos affections positives et négatives - ce que le langage purement intellectuel ne fait pas. Le langage abstrait, on le sait, n’a jamais fait bouger personne, ce que savent tous les orateurs politiques. L’intérêt du langage symbolique, c’est qu’il fait l’unité de l’être, dans ses dimensions intellectuelles et affectives. Et c’est la raison d’ailleurs pour laquelle les méthodes de méditation tibétaine sont particulièrement actives et efficaces parce qu’elles intéressent la totalité du fonctionnement mental et pas seulement une partie de celui-ci. D’autre part, le mode logique dans lequel fonctionne le rêve n’est pas le mode aristotélicien ordinaire. En effet, la limitation de la logique classique est qu’elle ne s’adresse pas à tout ce qui dépasse le domaine des objets quantifiables et des idées claires et distinctes, comme disait Monsieur Descartes. Tout ce qui est au-delà ne fonctionne pas correctement avec la logique du tiers-exclu, il y a là un problème de compréhension du symbole qui est extrêmement important. Il se trouve que la logique bouddhique du tétralemne, que l’on rencontre aussi chez Platon, n’est pas la logique ordinaire aristotélicienne, puisqu’elle comporte quatre propositions dont la troisième régit le symbolisme. Elle dit qu’un objet est à la fois ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. Dans le rêve, une chose peut être une chose et autre chose en même temps. On trouve ainsi des argumentations bouddhiques qui obéissent à la logique du tétralemne et ont fait grincer les dents d’un certain nombre de logiciens classiques. Plus maintenant d’ailleurs, parce que la logique moderne s’est assouplie et n’est plus aussi strictement corsetée que la logique d’Aristote. Nous trouvons donc là dans le canon bouddhique et dans les méthodes de méditation, comme dans le rêve, un mode de pensée qui va plus loin que la logique classique des objets quantifiables.

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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 10:54
L'approche théiste au sens commun est généralement en rapport étroit avec différentes formes d'anthropomorphisme, on peut en distinguer plusieurs niveaux : grossier, subtil et essentiel. L'anthropomorphisme grossier est celui de Dieu, avec ou sans barbe, dans son paradis au-dessus des nuages… Conception simpliste et matérialiste bien évident. L'anthropomorphisme subtil est plus pernicieux. On n'y attribue plus à Dieu une forme humaine, mais une mentalité humaine, parfaite. Tout en n'étant pas à l'image physique de l'homme, il en a les sentiments. Il agit, prend des initiatives, a des intentions. Il dicte sa loi, il juge, il châtie, il récompense, il aime, apprécie, désapprouve… Il a tous les traits de l'esprit humain, mais dépouillés de leurs imperfections habituelles. Cette attitude fait vivre la démarche spirituelle sous le regard de l'Autre: elle est caractérisée, au niveau fondamental, par une attitude d'esprit très dualiste face au grand dieu, grand créateur, grand juge, grand architecte… ; au niveau de l'enseignement, par une rigidité dogmatique et formaliste dans l'adhésion à une révélation posée comme vérité a priori ; et, au niveau pragmatique, par une morale fondée sur la juridiction, avec le grand législateur, sa loi révélée, le grand juge, son jugement, son châtiment, et une mentalité dominée par la culpabilité. Dans l'approche théiste, nous attendons d'être sauvés, nous attendons que Dieu, que l'Autre transcendant nous sauve. La réalité, la vérité se trouvent dans l'Autre, là-bas, ailleurs, et on espère être sauvé par Lui. L'anthropomorphisme essentiel est de transposer le mode cognitif humain dualiste, à Dieu, et d'en faire quelqu'un, une personne qui existe. C'est en fait attribuer à Dieu une identité qui le fait être autre. L'anthropomorphisme essentiel est l'expérience dualiste de Dieu. Si l'on pose cette dualité comme irréductible, on absolutise le relatif, le relationnel dualiste et on s'enferre dans celui-ci. C'est la critique de certaines déviations que l'on peut appeler : « état d'esprit théiste », et que l'on rencontre à des degrés divers dans toutes les traditions. Elles sont en fait la réification de la divinité, une forme de matérialisme spirituel.
Au niveau essentiel, les approches théistes et non théistes peuvent se rejoindre dans une union transcendante, mais celle-ci est toujours au-delà de l'anthropomorphisme et de son matérialisme spirituel.

Transcription d'un enseignement sur Sangha Rimay
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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 11:01

...Ou vacuité selon le bouddhisme.  R Enthoven, invité par l'association "liberté de l''esprit" : (cliquer video)  ici  , s'est déplacé chez nous pour nous parler de l'étrangeté :

L’étrangeté c’est la part non soluble de soi même. Pour dire « moi » il faut être deux, l’ubiquité c’est la singularité, « moi je » c’est comme tout le monde, c'est l’identité, la pulsion communautaire.

Bergson a parlé de l’étiquette, l’épreuve de l’altérité est dans la différence. 

Autre point : singularité avec silence, l'absence de parole dans "l'étranger".

Nietzche a parlé d’un monde qui n’était pas là pour nous faire plaisir, qui ne répond pas aux questions qu’on lui pose.

L’absurdité selon Camus serait justement d’en chercher un sens.

Le monde dans lequel nous vivons est inhumain, interprétation morale des phénomènes de Nietzche dans le « gai savoir ».

Si Dieu existait on n’aurait pas besoin d’y croire : Schopenhauer.

Les mots sont trop généraux, comme des moufles et ne peuvent désigner le réel, car celui-ci est indicible.

La vraie difficulté est de regarder ce qu’on a sous les yeux, la réalité toute nue, comme dans la « nausée ».

Voir les objets indépendamment du sens qu’on leur donne, le mot décrit le non sens.

G Deleuze parle de la matière verbale, le mot répété est de l’ordre de la magie de la pensée.

Spinoza : tout est explicable ce qui n’empêche pas l’énigmatique dans « l’éthique ».

Pour Kant, la foi n’est possible que quand on renonce à l’existence de Dieu, car Dieu ne peut ni exister ni non exister. Alors que pour Descartes, le père des scientifiques « ceux à qui on ne la fait pas ! », le doute est le sentiment de l’existence, mais il a échoué à démontrer l’existence des choses et à prouver que notre vie ne soit pas un songe, largement repris dans l’art baroque.

Il faut admettre l’incertitude de ce monde, d’où la difficulté de rencontrer le monde quand on le vit.

Dans ces 2 livres "l’étranger" et "la nausée", la philosophie est de tenir pour  énigme ce qu’on a l’habitude de voir, qui commence avec l’étonnement. Camus et Sartre sont des penseurs de l’individu. La compréhension est le thème récurrent dans l’étranger, sans le « moi », on pourrait accéder à la compréhension sur l’humanité. « Je » est un autre et renoncer au « je » est une ouverture au monde.

Bergson : tout peut être expliqué sans comprendre, le temps n’est pas l’espace, c’est celui vécu, la connaissance est en clair-obscur.

Bachelard : la rêverie n’est ni sommeil ni éveil. Platon : lever le voile du sensible pour accéder à l’idée.

Bergson : accéder au singulier, à l’énigme, au non saisissable.

Les différences dans ces 2 livres tiennent plus au tempérament des auteurs, l’un plus solaire, l’autre plus sadique.

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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 10:40

Pour comprendre la pensée chinoise...

Confucius 551-479 avant JC   Les entretiens

Le Dao de l’homme de qualité d’après les 5 vertus cardinales : La bienveillance- L’équité- La fidélité- La sincérité- La bienséance. Cette dernière étant la traduction pratique de la bienveillance et c’est parce qu’il y a celle-ci qu’il ne peut y avoir en fait de bienséance « Plus de vertus naïves que de manières, tu es un rustre ; plus de manières que de vertus, tu es un cuistre ; autant de manières que de vertus, voila l’homme de qualité. » L’homme qui réalise cette capacité d’humanité, produit sa propre humanité, ce qui s’apparente au « Sermon sur la Montagne » dans le monde chrétien, et ont en commun une haute idée de l’homme et de l’accomplissement de sa nature. Les rites ou civilités sont ces procédés d’ajustement des relations humaines entre vivants et morts, supérieurs et inférieurs, entre égaux ainsi que cultes ad hoc au ciel, à la terre, aux divinités 2aires. Entre l’homme de peu et la rareté de la perfection, la sainteté  « L’honnête homme est exigeant envers soi, l’homme vulgaire est exigeant envers autrui. », sans éducation, l’homme reste un loup pour l’homme. Eternel débat entre tenants de l’auto-perfectionnement moral et ceux de la norme sociale, ce serait la société qui humanise l’homme et non l’inverse. L’invariable Milieu et la Grande Etude  « Manifester sa brillante vertu » et « demeurer dans le suprême bien » en est le plus haut degré de manifestation. Mengzi 371-289 av JC Disciple de Confucius, il établit que la nature humaine est fondamentalement bonne. Le sentiment inné de commisération est le commencement de la bienveillance ; celui de honte :la justice ; la mansuétude : la bienséance ; le sentiment du juste : la sagesse ou discernement, 4 prédispositions à cultiver. Ni chacun pour soi, ni chacun pour tous, mais sied la notion de convenable. Aimer le peuple. Supprimer le tyran « Qui viole la bienveillance, on l’appelle brigand ; qui viole la justice, on l’appelle criminel ; brigand, criminel-appellations de simples particuliers. Toute violence n’a-t’elle pas ceci de nuisible qu’elle viole la nature par hâte et par cupidité. Xunzi 298-238 av JC     Si l’homme est bon, si la nature humaine est bonne, d’où vient alors le mal, la violence, la cupidité ? Selon la réponse chrétienne, elle a été viciée par le péché d’orgueil qui se restaure dans l’humilité. Xunzi accentue le caractère agnostique, athée, et par là même humaniste du confucéisme. Puisque la nature est mauvaise, le désir par essence égoïste, il faut de la raison pour ordonner un espace social ; les rites et devoirs de chacun. Mozi ou l’école de l’amour universel 479-390 av JC  Différent de l’amour chrétien étant partial et du confucéen qui est hiérarchisé, ritualisé, ni universellement non interventionniste au sens taoïste, mais d’un amour indiscriminé, mutuel et interventionniste qui combat toutes les différences inégalitaires. « Le sage ne se regarde pas dans l’eau comme dans un miroir, mais il se regarde dans les hommes car on y voit ce qui est heureux ou néfaste. » Yang Zhu ou l’égoïsme libertaire IV e av JC  Est à la fois hédoniste, partisan du plaisir et de la liberté individuelle et individualiste rebelle à tout service altruiste ou étatique, ce qui serait plus en fait une leçon de modestie prudente tendant vers une vision nihiliste. L’école des noms (les nominalistes ou sophistes) Mise en question du langage quand à sa capacité de nommer le « réel » et quant à sa force persuasive. Hui Shi 380-300 av JC et Gongdun Long 320-250 av JC  L’école des légistes ou « réalistes » du « despotisme éclairé » Han Feizi 233 av JC ou le « Fahishu » La loi ce sont les devoirs auxquels sont soumis tous les sujets, par essence pénal et unificatrice. L’école du dao et Taoïsme qui relève plus du statut intuitif, énigmatique et mystérieux que du pas à pas systématique, assuré et construit. Laozi ou le « vieux maitres 570 490 av JC « il faut s’appliquer à vivre caché et de façon anonyme », le Dao est « la mère du monde » alternance du yin obscurité et yang lumière d’où proviennent le ciel et la terre, la vie et la mort.  Zhuangzi 350-275 av JC le 2ème maitre, une pensée profonde et pourtant légère, profondément humaine et non « humaniste ». Liezi 450 av JC On peut se permettre hauteur de vue certes mais aussi syncrétisme, tolérance et contradictions. Le néo-taoïsme III et IV Courant rationaliste et sentimentaliste ou libertin-libertaire sans radicalisation, il s’agit d’être aussi spontanés, libres et raffinés que le vent et l’eau courante. Tous ces courants vont permettre  l’implantation du bouddhisme.

Le bouddhisme chinois

Un bouddhisme mahayaniste pénétra en Chine par vagues successives, au point que certains textes anciens n’existent plus qu’en version chinoise. Il se distingue du bouddhisme indien par un souci du concret, fut il cosmique et une méfiance envers toute abstraction formelle, avec 4 écoles. L’école Hua Yan de « l’ornementation fleurie » VII et IX sS’éveiller à la bouddhéité universelle, c’est comprendre que tout est en tout quoique vide de substance propre, façon de dire que samsara et nirvana sont une seule et même chose. L’école Tian Tai de la « Terrasse céleste » Son sutra de base est celui du lotus, de Nagarjuna, vacuité et phénomènes relevant d’une même chose, est développé la thèse de la multiplicité des voies d’éveil et recourir aux pratiques qui servent d’appui à la méditation. Ecole de la Terre Pure du « Lotus » Les terres pures sont autant  d’accomplissements de soi-même en compassion et en moralité pour l'unité

Le Chan ou zen En fait plus chinois que bouddhiste, il se vit comme expérience d’esprit à esprit, de cœur à cœur, de maitre à disciple, de soi à soi-même. Une bouddhéité qui ne serait au fond pas autre chose que notre simple et véritable humanité.

Le néo-confucianisme 842-845 avec Zhu Xi et Lu Jiuyuan 1139-1193 Avec à la fois du taoïsme, du Chan dans une dimension cosmique qui dépasse la pure moralité confucéenne.

Résumé des « philosophies orientales » de Vladimir Grigorieff

 

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 11:09

Catherine Pagès (video) : ici

Discours courts et énigmatiques des koans qui sont des questionnements pour susciter l’éveil chez le disciple, pour qu’il puisse accéder à l’expérience directe de la réalité des choses.

C’est un moment de communion entre un être éveillé et celui en devenir, l’instant où tous ses raisonnements habituels vont être bousculés.

Traditionnellement le maitre zen vivait communautairement avec son disciple, ce qui lui permettait de sentir quand son disciple était prêt, mûr pour l’expérience. C’est apparu en Chine, début de siècles, quand ce système est arrivé au Japon, il s’est organisé.

C’est quelque chose d’universel mais qui part du personnel passe par sa propre expérience, expérience sur l’unité et l’interdépendance de tous les phénomènes.

Un maitre intervenant entre 2 disciples qui discutaient sur la bannière ou le vent qui a bougé : « Ce qui a bougé c’est votre esprit… »

 koan sur l’intime, sur la transmission de la lumière : « Qu’est ce qui bouge sous l’habit ? » pour que le disciple devienne complètement la question, qui est il ?

Le koan est au sein même de la méditation, c’est une expérience d’ouverture où l’on est prêt à accueillir et où d’autres choses peuvent émerger.

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 11:00

Dorian Astor et R Enthoven (cliquer  video): ici

Dans l'universalité du langage musical, c’est une expression qui ne correspond pas à un sujet sémantique de l’ordre d’une signification, mais comme un silence qui allègerait les paroles, un type de vérité cosmique au-delà du sens objectif.

Pythagore dans la compréhension du fonctionnement du cosmos s’est aperçu de rapports de proportions sonores sur des cordes : les épigones, d’où la corrélation musique, maths et nombres associés acoustiques pour la musique des sphères et leur harmonie. 

Schopenhauer : la musique est la manifestation directe de la volonté cosmique, imprégnant la totalité de la vie.

Platon : chaque planète a un ton par rapport à son positionnement, une musique du monde dans la restitution de son harmonie, mais s’inquiète aussi des effets de la musique.

Rousseau dans son essai sur l’origine des langues : la musique n’est ni un langage ni une expression qui a à voir avec la raison, mais l’expression de la passion.

Pavarotti : son chant est un cri cultivé, les 1ères langues étaient d'ailleurs des cris, immédiateté d’avec l’âme et le bel canto c’est civiliser des phénomènes sonores authentiques.

Proust  se demandait si la musique, sans l’invention du langage, aurait pu être le moyen de communication entre les âmes.

A Berg a parlé aussi de ce rapport entre le chant et le cri.

G Deleuze et F Guattari en observant la rythmicité du chant des oiseaux, c’est un marquage du territoire visuel de signes complexes formant le territoire sonore comme une architecture.

L’agencement sonore peut nous emporter et la musique relève de la physiologie dans la transe, c’est une perte ou gain de puissance. Ce pouvoir est coercitif, pouvant devenir art manipulateur  pour Olivier Sacks , neurologue, dans"l’éveil", même si dans certains cas il peut soigner.

 Nietzche place la musique au centre de la démarche philosophique,  jubilation musicale. Réhabilitation de la tragédie grecque comme une musique de l’épuisement de la vie, il a préféré une musique de la joie de vivre comme dans Carmen de Bizet à la musique de Wagner, dans son fatalisme proclamé en opposition à l’humanisme optimiste de Bach et Beethoven.

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 10:54
En partant du dernier livre de Michel Serres, philosophe et humaniste : (cliquer là) « La guerre mondiale » celle que les hommes font au monde…. Ce n'est plus un combat entre les hommes seulement mais avec notre planète, c'est elle qui gagnera au bout du compte ! Elle y met du sien en ce moment : tempêtes, tremblements et autres secousses...Et contre notre propre violence, une solution : légiférer, nous donner un cadre, des limites...Pessimisme?
Ensuite sur la comédie humaine : (cliquer dessus) Ils ont dit parmi les 6 milliards d’autres Cela semble illustrer ce dont parle Sogyal Rinpoché : (cliquer) L'incertitude imprègne notre vie entière... nous oscillons entre la confusion et la sagesse, mais le fait d'observer ce mouvement, permet d'observer des intervalles, des pauses. C'est là dessus qu'on va pouvoir agir pour se transformer...Optimiste? C'est là qu on va pouvoir développer des méthodes, s'appuyer sur des expériences millénaires : (cliquer) On peut décrire deux grandes familles de technique de méditation... et Une approche existentielle et expérimentale de la méditation c'est à dire partir de notre propre fonctionnement mental, de notre symbolisme et de notre souffle que l'on va exploiter ces intervalles. Comprendre quelle est notre réalité, nous déconditionner et nous débarrasser de toutes sortes d'illusions qu'entretiennent nos défenses égotiques.
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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 11:09

Emission très parisienne, certes, mais qui a l'avantage de laisser de jeunes thésards ou des moins connus, présenter leurs recherches...A nous ensuite d'aller approfondir !

L’inspiration avec Marianne Massin c’est de regarder du côté de la physiologie : une respiration ou en expirant on restitue une forme créative. Photo d’une poupée lampe branchée, thème omniprésent dans l’art contemporain : le manque d’inspiration est de l’ordre d’un débranchement. On ne serait pas inspiré spontanément, cela nécessite un carburant, une certaine dépendance. L’inspiré serait l’interprète de quelque chose qui le dépasse. Tableau  de N. Poussin « l’inspiration du poète », correspondance entre le divin, la muse et d’un savoir pour produire l’œuvre, de l’ordre d’une inspiration intra humaine. Dans « la naissance de la tragédie », pour Nietzsche, la forme sort de l’informe. Pour Blaise Pascal dans « le mémorial », il y a le récitant et le re – créateur de quelque chose qui a été intériorisé. Dans le « chef d’œuvre inconnu » de H de Balzac repris par J Rivette dans « la belle noiseuse », il y a une inspiration du divin et en même temps de l’intérieur par la présence du corps. Il s’agit d’extraire la quintessence et de traduire la réalité telle qu’elle se produit elle même, l’inspiration est située à mi-chemin entre l’immatériel et le matériel. Pour M. M. Ponty dans « l’œil et l’esprit » c’est de l’ordre d’une respiration, une naissance continuée. Pour C. Parmiggiani aussi de l’ordre du physiologique, l’inspiration par une intériorisation et dans l’expiration  une re-création, ce qui donne la densité d’une mémoire à chaque instant. Jim Harrison, être attentif à toutes les subtilités du réel. L’inspiration est non seulement ce moment d’inspiration mais la qualité d’être attentif au monde dans une ouverture.

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 11:13

Concrètement, la méditation est une méthode expérimentale pour petit à petit déconditionner notre esprit de l'illusion dans laquelle il se crée l'impression d'exister de façon autonome en relation avec un monde ayant une réalité indépendante.  La confiance dans une démarche pratique permet  d'accéder à la connaissance par l'expérience.
 La confiance qu'elle demande pourrait être comparée à celle dont on a besoin lorsque l'on effectue une recherche scientifique expérimentale. Le scientifique qui se propose de tester une hypothèse doit avoir en celle-ci une confiance suffisante pour la soumettre à l'épreuve de l'expérience, qui la confirmera ou l'infirmera.
l'enseignement nous demande la confiance en la possibilité de se transformer, de modifier sa façon de penser et d'être, de changer sa relation aux autres, et sa conscience. Les découvertes progressives issues de la pratique confirment le pratiquant dans cette possibilité et l'encouragent à poursuivre, étape par étape, dans le sens d'un déconditionnement et d'une désaliénation qui le rapprochent de plus en plus de sa santé fondamentale…
Le non-appui conceptuel, la non-fixation que développe pratiquement la méditation, conduisent le méditant à la paix au-delà des pensées et émotions conflictuelles, et, celles-ci dissoutes, à la découverte libératrice qu'il est lui-même le produit de sa pensée. L'entraînement à la méditation, fait à partir de ce que nous sommes : corps, pensées, émotions, esprit, dans les situations du quotidien, est fondé sur la relation au présent. Il développe l'attention qui est une qualité de présence vigilante à l'instant, et la conscience dégagée, c'est-à-dire un état d'esprit ouvert et disponible.
Les qualités de présence, d'attention et d'ouverture développées par la méditation, sont en parfaite adéquation avec une vie active contemporaine : celui qui est capable d'avoir la précision de l'attention et l'ouverture d'une conscience dégagée, dans toutes les situations de sa vie, aura pour les traiter intelligence et douceur, sagesse, non-agressivité et amour. La pratique de la méditation amenant progressivement la liberté vis-à-vis des passions égotiques et des émotions conflictuelles, sa pratique éveille amour et compassion.
Elle propose en effet de dépasser le petit moi dans lequel on est enfermé, et de s'ouvrir au monde et aux autres, et ainsi de les rencontrer dans leur réalité, avec douceur et bienveillance, sans l'agressivité des pulsions de l'ego, ce qui est la base de l'amour authentique.
Cette ouverture permet de percevoir l'interdépendance de tous les êtres et de tout le monde : une interdépendance humaine, sociale, économique et écologique.
D'elle naissent une vision mondiale de l'économie et une conscience planétaire qui, dépassant les frontières des egos individuels, sociaux et nationaux, ou de blocs internationaux, suggèrent la possibilité d'une solidarité universelle. Sont utilisées aussi différentes formes de yoga dans lesquels "souffle" signifie l'énergie physiologique, psychologique et spirituelle qui anime notre corps, notre esprit et nos expériences. L'interdépendance du souffle et de l'esprit, la nature pneumatique de l'esprit, dirait-on en occident, sous-tendent différentes pratiques qui, dans la transformation des souffles, opèrent une transmutation de la conscience habituelle.

transcription d'un enseignement de Sangha rimay

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