Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 10:06

(suite)Notre attention est constamment dirigée vers l'extérieur et vers autrui. Nous avons développé l'habitude de regarder dans cette direction et perdu complètement celle de tourner notre regard vers nous-mêmes. Il nous manque cet œil de sagesse, dirigé vers l'intérieur, qui permet de se voir tel que l'on est vraiment. Nous pensons être quelqu'un de bien, d'habile, de lucide, nous pensons posséder de nombreuses qualités que nous n'avons pas. Nous sommes persuadés de les avoir mais nous n'avons jamais regardé à l'intérieur de nous. Quand nous regardons à l'extérieur, les fautes qui sont en nous troublent notre vision. Nous "projetons" ces fautes vers les autres en qui nous n'avons pas confiance: nous considérons qu'ils n'agissent pas de façon correcte, qu'ils pensent mal, qu'ils sont remplis de défauts. Cela suscite en nous de la colère, de la haine et de la jalousie à leur égard. Au bout du compte, notre esprit est complètement emporté par ces émotions intérieures.

Tout cela provient de ce que nous ne nous voyons pas et regardons les autres travers à nos propres fautes. Nous sommes souvent dans des états d'esprit dont nous n'avons pas conscience. Lorsque la jalousie imprègne notre esprit, par exemple, nous n'en sommes pas nécessairement conscients, de même que nous ne percevons pas les autres émotions telles que l'orgueil ou la colère qui influent sur notre manière de voir. Poursuivons avec l'exemple de la jalousie: nous ne la voyons pas l'intérieur de nous, mais nous la projetons sur le monde extérieur et sur les autres. Cela signifie que nous interprétons leur comportement: nous sommes persuadés qu'ils pensent de telle manière, qu'ils agissent pour telle ou telle raison; et nous développons colère et rejet à l'égard de leur manière d'agir. Cela est encore compliqué par notre orgueil: nous pensons que nous agissons toujours correctement et que toute faute dans une situation est due aux autres. Notre esprit est sans cesse secoué par la colère, la haine et la critique, et il en résulte une incessante souffrance.

Ce processus est dû au fait que nous ne voyons pas notre esprit tel qu'il est. Il faut développer le regard intérieur, l'œil de sagesse, afin d'avoir peu à peu une vision plus claire de nous-mêmes, de voir nos émotions et de nous rendre compte que les fautes attribuées jusqu'ici aux situations et aux autres ne sont que des projections de nos états d'esprit négatifs. Si nous prenons conscience des impuretés qui nous habitent et que nous les acceptons, la très haute opinion que nous avons de nous-mêmes décroît. Une fois calmé cet orgueil de base, toutes les autres émotions s'apaisent également. L'esprit se trouve alors très à l'aise et se détend puisqu'il n'est plus perturbé par les émotions.

Guendune Rimpoché

Partager cet article
Repost0
22 avril 2009 3 22 /04 /avril /2009 10:01

Si, lorsque nous rencontrons des personnes heureuses d'une chose qu'elles ont développée en elles, notre premier mouvement est de nous réjouir pour elles, c'est le signe que nous avons développé l'attitude d'Eveil correcte. Par contre, si en les rencontrant nous nous en trouvons énervés, c'est le signe que notre motivation profonde est toujours l'attachement à notre ego. Et si nous considérons les autres comme des sources de difficultés, c'est le signe d'un très fort attachement à l'ego et la preuve que nous n'avons même pas commencé à développer l'attitude éveillée correcte. Mais si nous percevons les difficultés rencontrées comme des occasions de nous entraîner à développer des qualités telles que la patience, c'est le signe que nous avons développé une attitude d'Eveil correcte.

Lorsqu'on met en pratique, il importe de le faire avec un état d'esprit libre de toute préférence, libre de toute considération ou certaines personnes sont des amies et d'autres des ennemies, libre de l'attachement et de la haine qui sont le produit de ces relations. Il est évident que, lorsqu'on regarde certaines personnes comme des amies, de suite survient l'idée que les autres sont des ennemis: nous développons haine et colère envers ceux qui portent atteinte à nos amitiés et les tenons pour des ennemis, et nous accomplissons ainsi, beaucoup d'actes négatifs pour protéger nos amis et nous débarrasser de nos ennemis. Si l'on ne tombe pas dans cet attachement spécifique, on peut alors développer l'équanimité et apprendre à considérer tous les êtres comme ayant la même importance. Il faut prendre conscience que regarder certaines personnes comme des ennemies parce qu'elles nous créent des obstacles ne nous permettra jamais d'accéder à l’éveil. Nous avons besoin d'ennemis, besoin de rencontrer des obstacles et des difficultés sur le chemin vers l'éveil. Sinon nous n'avons jamais l'occasion de pratiquer la patience, et sans patience notre expérience de la méditation ne peut pas s'accroître. Du point de vue spirituel, ceux que l'on considère comme nos ennemis, les sources de difficultés et les obstacles, sont nos meilleurs amis. Considérer que tous les êtres ont la même importance permet de développer la véritable patience, grâce à laquelle on peut demeurer dans un état de complète équanimité, un état d'aise et de félicité, simplement parce que l'esprit n'est plus perturbé par l'attachement ou la haine. Une fois que l'on est dans cet état d'égalité, on peut dire qu'on a vraiment développé une authentique attitude d'Eveil.

Extraits d'enseignements 

Partager cet article
Repost0
21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 09:57

Car la recherche effrénée de protection et gratification du « pauvre » ego le surcharge de tracas, de complication et d'insatisfaction.

L’ouverture est en relation avec une attitude de don, de générosité fondamentale qui est la première des six perfections. Mais, il ne nous est possible de donner, et d'accepter d'abandonner, qu'en dépassant notre mentalité de pauvreté. Habituellement, nous n'osons pas donner car nous nous sentons pauvres. Nous cherchons à prendre n'importe où un petit peu de gratifications, de protection, d'amour, de richesses. Cette recherche, qui devient vite frénétique, nous amène à la situation contraire à celle que nous recherchions. L'ego voulait, en cherchant à se protéger, éviter le malheur, et en se gratifiant trouver le bonheur. Mais sa quête maladroite lui crée toutes sortes de problèmes et de souffrances. Il se sentait déjà pauvre et mal heureux, et sa recherche effrénée le surcharge de tracas, de complication et d'insatisfaction. Nous pouvons nous permettre de donner, c'est même en donnant, en se donnant, qu'on s'enrichit fondamentalement. C'est en s'ouvrant qu'on se remplit, en se vidant qu'on découvre la plénitude. Cette attitude téméraire est inhabituelle pour l'ego, car il cherche toujours à obtenir plus de chaque être et de chaque situation. La découverte de notre vraie nature nous éveille à un potentiel fondamental, à une richesse inépuisable au-delà de l'ego. Nous pouvons nous rendre compte de plus en plus que nous pouvons nous permettre de cesser de lutter pour nous protéger et accepter d'être exposés. Nous pouvons nous permettre de donner, et c'est en donnant que nous découvrons de plus en plus nos aptitudes à la générosité et à l'ouverture. L'attitude est ainsi fondée sur l'ouverture, le don, la générosité et l'accueil, rendus possibles par la découverte de notre vraie nature. "C'est possible", il est possible de s'éveiller ! C'est en comprenant cette possibilité que nous dépassons nos peurs, et nos hésitations.

Guendune Rimpoché

Extraits d'enseignements

Partager cet article
Repost0
20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 09:40
Avec Shantideva, auteur du « mode de vie d’un bodhisattva » : mode de vie ou conception du monde qui caractérise le cheminement vers l’esprit d’éveil comme l’expression des six perfections ou vertus morales et intellectuelles qu’un bodhisattva doit s’efforcer de suivre (vues dans l’article précédent). La 1ère condition est de prendre conscience de l’état d’où l’on vient et ensuite de ne pas rechuter dans son ancien état d’esprit égoïste qui ne nous a amené jusqu’à maintenant que de la souffrance. Cela demande une constante vigilance pour entrainer sa résistance à la mise en pratique pour progressivement obtenir une parfaite maîtrise de soi et la sérénité en s’immunisant mentalement et physiquement.
C’est la colonne vertébrale de la santé mentale
Dans le continuel face à face avec soi-même
Echapper aux griffes acérées du « Moi »
Pour se libérer des pièges grossiers des illusions
Motiver l’intention, la pensée et l’attitude justes

Développer la sérénité pour accéder à la réalité.
Partager cet article
Repost0
19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 11:15

Le soutra de Vimalakirti présenté par E Rommeluère et JP Ribes vice-présidents de l’UBE : Université Bouddhique Européenne. Revoir l'émission : ici

Soutra (début de l’ère chrétienne) qui représente le chemin de vie du boddhisatva, être d’éveil dont les moteurs sont la sagesse et la compassion. C’est un traité sur l’engagement, ce texte est en rupture épistémologique dans la  connaissance du monde par rapport aux textes canoniques d’alors. Textes sur l’absence d’ego, non soi où il s’agit de se déconditionner, de se purifier pour atteindre l’extinction, la libération qu’est le nirvana. Alors que tous les phénomènes apparaissent dans ce conditionnement, la vacuité c’est ce qui n’a pas de substance et qui est à l’intérieur même des phénomènes de façon co-substantielle. La prajnaparamita est la parfaite sagesse, le monde des phénomènes : samsara et vacuité ne sont qu’un : « Le vide est la forme, la forme est vide… ». Samsara et Nirvana se confondent, où cette fois il ne s’agit plus d’y échapper mais : c’est le propre champ de notre libération, où l’on accepte notre présence au monde.

Ce soutra est le développement des méthodes du boddhisatva pour atteindre la terre pure de Bouddha pour la libération de tous les êtres. Les moyens sont les 6 vertus transcendantes que sont la Générosité, l’Ethique, la Patience, le Courage, la Concentration et la Sagesse portées par l’Amour, la grande Compassion et l’Equanimité. Le boddhisatva dispose de moyens habiles que peuvent être l’art, l’éloquence et la beauté pour aider à la libération des êtres et purifier son propre esprit. Vimalakirti dont l’intelligence et la connaissance du Dharma surpassent celles de tous les boddhisatvas assemblés, excepté Manjusri,  se présente comme un laïque pour divulguer l’enseignement du Bouddha et se déclare malade parce que tous les êtres sont malades et pour être avec les êtres.

  Le Soutra de la Liberté inconcevable est d’une grande modernité car il traite des problèmes d’aujourd’hui, il s’adresse aux hommes et femmes, bouddhistes ou non du XXème s. Il ouvre un champ vaste et universel pour la qualité de l’esprit.

Partager cet article
Repost0
17 avril 2009 5 17 /04 /avril /2009 09:59

Quand les spécialistes, les philosophes parlent de « bonnes nourritures », il s’agit bien de celles qui vont nourrir le corps – esprit.

La recherche du bonheur étant d’éviter de contaminer et d’encombrer l’équilibre fragile qui est l’absence de troubles dans notre corps et notre esprit, ou du moins de tendre vers.

Il parait évident que les jeux videos, films, lectures et informations à caractère polluant où l’on tue ou élimine à coups de manettes ou autres joujoux laissent des traces sur le courant de conscience : c’est du simple bon sens ! Les fréquentations, personnes polluantes autant dans leurs comportements que paroles sont autant de dangers pour notre mental. On peut se poser la question  pourquoi on se retrouve avec ces personnes, n'a t'on pas le choix? Ne devrait on pas rechercher ce qui tend à calmer l’esprit, le soulager, plutôt des lectures, films, infos, personnes qui apaisent le mental, crée un climat de confiance, sécurité en encourageant des actes à portée altruiste : simple bon sens !

Pour le corps, là aussi le simple bon sens est de mise, éviter la facilité des goûts flatteurs pour le palais ou produits à effet de courte durée et qui s’avèrent toxiques dans la durée. Qu’est ce qui génère dans le traitement même de cette nourriture le moins de pollutions possible, manger aussi un être à qui on a ôté la vie va sûrement avoir des répercussions dans notre métabolisme.

Est-ce qu’on se respecte, est ce qu’on respecte les autres, c’est le plus gros facteur de pollution mentale et réclame la nécessaire introspection, facteur de…bonheur : d'Ataraxie (voir article précédent). 

 

Partager cet article
Repost0
16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 10:19

« Eviter la douleur physique et la douleur de l’âme » c’est le plaisir en repos de l’âme. « Nous entendons le plaisir comme l’absence de douleur pour le corps, l’absence de trouble pour l’âme. »Le trouble lui-même est absence : puisqu’il est désir de ce qui manque. Qui a tout, c'est-à-dire qui est heureux, puisque « quand nous avons le bonheur, nous avons tout », n’a donc plus rien à désirer. Plus rien en conséquence ne lui fait peur : la mort même le laisse indifférent. Que désirerait-il ? « une fois cet état réalisé en nous, écrit Epicure, tous les orages de l’âme se dissipent, notre être n’ayant plus à marcher à la recherche de rien qui manque… ». L’ataraxie, c’est la disparition de tout manque, autrement dit l’absence de toute absence, l’absence de tout vide, bref, le plein absolu : la plénitude. Etat physique de l’atome (matière sans vide) ; état spirituel du sage (plaisir sans manque). Négation du néant, l’ataraxie est l’affirmation de l’être, l’extinction de la soif, comme dirait un bouddhiste. Pour le sage, ne plus manquer de rien, c’est tout avoir. Cette béatitude, plénitude est jouissance d’éternité. Seuls le manque et la crainte nous projettent hors du présent, hors de l’être et de nous-mêmes. Le sage qui s’est délivré des illusions qui produisent les craintes vaines et les faux désirs, peut, conscient et calme, éprouver la joie pure, et sans être éternel, vivre en éternité comme un dieu »(M Conche)

Suite du « corps » d’A Comte Sponville

Partager cet article
Repost0
15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 09:50

Pour qui se promène la nuit, au bord d’une plage, les reflets des réverbères disposés le long de la digue dessinent sur l’eau noire autant de lignes lumineuses et tremblotantes qui convergent vers le spectateur et se déplacent avec lui. Un autre spectateur, placé à une dizaine de mètres du premier, ne voit pas les mêmes reflets. Il voit une masse noire là où le premier admire le plus scintillant argent, et inversement. Et mille personnes, placées de mètre en mètre le long de la digue, verraient mille jeux différents de reflets. Et dix mille de même, et cent mille, etc . Chacun de ces points de vue est vrai dans ce qu’il montre (il y a vraiment de la lumière en cet endroit) et faux dans ce qu’il exclut (il y en a aussi à côté, où je ne la vois pas). Chacun de ces points de vue est vrai mais partiel. Mais alors, il doit y avoir un point de vue duquel tous ces reflets s’additionnent, et d’où la mer paraitra intégralement lumineuse, mais aussi, puisqu’on peut faire le même raisonnement avec les portions sombres, intégralement noire. Ce point de vue est le seul…qui soit absolument vrai. Il est nécessaire en cela, et réel (mieux : il est la réalité même). C’est le point de vue de Dieu, celui de la totalité.  La totalité n’est personne, mais non pas rien : puisqu’elle est tout, l’objectivité absolue. Mais il est clair que personne (par subjectivité) ne peut le voir…Reste que tout effort pour penser est tentative d’être Dieu. A Comte Sponville inspiré de Spinoza

Tableau de Van Gogh

Partager cet article
Repost0
14 avril 2009 2 14 /04 /avril /2009 10:28

Avec Elise Marrou invitée de R Enthoven

Le paradoxe du moi c’est d’être interchangeable, comme tout le monde et en même temps dans la singularité, unique. C’est ce qui crée la tension du moi, la diversité et en même temps la différence. Les autres sont aussi partie constituante de mon identité, mais quelle est la part d’immuable, peut on conjurer le temps par l’idée de l’identité. Comme a pu le faire la biométrie avec le code génétique de l’individu sur une puce, qui reste  une identification, une naturalisation de l’identité et non une définition de soi.

Ce qu’on appelle le moi n’est il pas uniquement social ?  R Descartes dans les « Méditations métaphysiques » parle de déterminations sociales. Dans persona : il y a masque et rôle, le paradoxe du moi et du ça, qui joue les rôles et porte les masques. Dans le film « Dark city », la ville entière est un jeu de masques contrôlé par qqs uns où seul l’amnésique devient le grain de sable. Ce qu’est l’âme humaine « l’entendement humain » une identité avec mémoire, la conscience de soi de John Locke. A force de quête de soi on se perd, JP Sartre compare le visage à une carte géologique, le visage disparait dans le fait de vouloir le saisir. Jacques Lacan parle de stade du miroir dans la genèse de l’identité, l’anticogito c’est se voir comme un tout, un autre. Ce qui fait dire à Clément Rosset que  Narcisse était dans la haine de soi, se considérant comme objet, focalisé sur un reflet. Alors que le sommet de la quête de l’identité culmine avec l’absolu. A Comte-Sponville: ...mais il dépend de toi que ton destin soit la somme de tes actes, ou celle de tes lâchetés. " Connais toi toi même. Cela te libèrera de toi !"

Revoir l'émission : ici

Partager cet article
Repost0
10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 10:10

 Le pratiquant dénué de l’esprit de l’éveil

Ressemble à l’idiot séduit par un sou de cuivre.

Ses désirs pourraient bien l’embraser.

 Le philosophe qui n’a pas discipliné son être

Ressemble au fanfaron dont la parole se dégonfle.

Sans doute ironise-t’il sur la loi du karma.

 Le méditant qui ne va pas à l’essentiel

Bâtit une maison fragile qu’il couvre d’un beau toit.

Il risque de subir bien des moqueries.

 Le pratiquant qui n’a pas su créer les circonstances favorables

Est tel un fou qui boit de l’eau brûlante.

Il peut craindre d’aiguiser son esprit.

 L’engagement pris pour régler des préoccupations mondaines,

Voilà bien de la soie pour masquer la saleté.

La pourriture ainsi se propage du dedans.

 L’accomplissement toujours teinté d’égoïsme

Vaut bien la confection de statues de terre.

Au gré du climat elles seront dispersées.

Partager cet article
Repost0